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À LESBOS

ment descendue, accrochée aux buissons du chemin, nous retrouverions toutes vos illusions.

— Il est trop tard.

Mademoiselle Fernez lui tendit la main et disparut dans une des rues étroites et tortueuses, qui montent vers Montmartre.

Le peintre resta tout songeur.

Il passa sa main fine et nerveuse sur son front moite de sueur.

— J’ai fait un rêve, murmura-t-il, il vient de s’envoler, et je demeure en face de la réalité : ma femme, mes enfants.

Pour elle, j’aurais tout oublié.

Quel âcre plaisir on éprouverait à vaincre, à dominer une pareille créature !

La vaincre ?

Son maître ou son esclave, qu’importe, si je pouvais la posséder ! ! !

Il revint chez lui.

Andrée, de son côté, marchait à pas pressés.

— Il me croit bien mauvaise, et demain je ne lui inspirerai que de l’horreur.

Elle s’arrêta.

— Lui ai-je menti ?

Non, je suis une révoltée !


À Lesbos, vignette fin de chapitre
À Lesbos, vignette fin de chapitre

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