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À LESBOS

Souvent, elle revoyait, comme dans une vision fugitive, la figure toute blanche, sous sa coiffe immaculée, de sœur Marie des Anges.

Que penser de cette folie d’autrefois ?

Partout on citait le nom de femmes connues pour avoir des goûts étranges.

Quelques-uns accolaient à ces noms des épithètes grossières.

Andrée ne jugeait personne.

— Que sais-je ? pensait-elle.

Andrée connaissait des peintres ; parmi ces derniers, l’un d’eux, Gustave Lebon, lui avait témoigné une vive sympathie.

Ils étaient devenus camarades.

Lebon venait d’atteindre sa quarantième année.

Il s’était marié jeune !

Un mariage d’amour, affirmait-il.

Le temps avait passé sur cette ardente passion, n’y laissant à la place qu’une cordiale amitié, basée sur le respect que vous inspire la mère de vos enfants.

Gustave ne demeura pas indifférent à la beauté troublante de mademoiselle Fernez.

Au contact de cet homme dont elle devinait les sentiments, Andrée comprit que son cœur n’était pas encore mort.

6.