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Pour leur cadence harmonieuse,
Aimait à murmurer les mots,
Effleuraient mon âme engourdie,
Sans que jamais leur mélodie
Eût en moi réveillé d’échos.
Vieux refrains de la poésie,
Thème usé, stériles accords,
Formes vaines, pour moi sans vie,
A ma vue enfin éclaircie,
Désormais vous aurez un corps !
Oui, la jeunesse est une plante,
Verte au matin, jaune le soir,
Un éclair que la nuit enfante,
Et reprend sans qu’on l’ait pu voir ;
Oui, le cercle de nos années,
Emporté par les destinées,
Ne fuit pas moins prompt devant nous,
Que ne fuit le cerceau docile,
Quand l’enfant, de son bras agile,
Devant lui le chasse à grands coups.
C’en est fait ! le temps, sans emblème,
Devant moi s’est montré lui-même,
Et son spectre décoloré
A dressé sa tête flétrie
Sous les roses dont le génie
A mes yeux l’avait entouré.


IV


Hélas ! du passé si rapide