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XXVI

Mais le cœur de Porphyro renaît ; ses prières du soir dites,
De toutes ses perles tressées elle délivre ses cheveux,
Détache un à un ses bijoux, tièdes de sa chair,
Délace son corsage parfumé ; peu à peu
Ses riches vêtements glissent en bruissant jusqu’aux genoux :
La voilant à demi telle une sirène dans les algues,
Pensive, un instant elle rêve tout éveillée, et imagine
Qu’elle voit, la belle sainte Agnès sur son lit
Mais n’ose pas se retourner ou le charme va s’envoler.


XXVII

Bientôt tremblante de la douceur frileuse du nid
Comme en une sorte d’évanouissement conscient, elle repose, perplexe,
Jusqu’à ce que les chauds pavots du sommeil acc