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CONCLUSION DU PRÉCÉDENT SONNET

Haydon ! pardonne-moi de ne pouvoir parler
En termes définitifs de ces hauts chefs-d’œuvre.
Pardonne-moi de ne pas avoir les ailes de l’aigle,
De ne pas savoir où je dois chercher ce qui me fait défaut ;
Et pense que je ne voudrais pas être par trop naïf
En faisant résonner des roulements de tonnerre répétés
Jusque sur les escarpements d’où jaillissent les sources de l’Hélicon,
Eussé-je un souffle assez puissant pour une tâche aussi fantastique,
Pense aussi que toutes ces harmonies seraient tiennes :
À quel autre seraient-elles ? Qui, sur ce sujet, atteint le bord de ton manteau ?
Car lorsque les hommes regardaient ce qu’il y a de plus divin
Avec une idiotie écervelée et une suffisante phlegmatique,
Tu avais déjà contemplé le plein éclat Hespérien
De leur splendeur orientale, et tu étais allé les adorer !