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EN QUITTANT QUELQUES AMIS
DE BONNE HEURE

Qu’on me donne une plume en or, et qu’il me soit permis de m’appuyer
Sur un monceau de fleurs, en des régions claires et lointaines ;
Qu’on m’apporte une tablette plus blanche qu’une étoile,
Ou la main d’un ange chantant un hymne, lorsqu’on l’aperçoit
Entre les cordes d’argent d’une harpe céleste ;
Qu’ici s’avancent sur de nombreux chars ornés de perles,
Des robes roses, des cheveux flottants, des corbeilles de diamants,
Des ailes à demi découvertes, et des regards perçants.
En même temps, que la musique bourdonne autour de mes oreilles.
Et chaque fois qu’arrivera quelque délicieuse Coda,
Que j’écrive un vers d’une somptueuse tonalité.