Page:Keats - Poèmes et Poésies, trad. Gallimard, 1910.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À G. A. W.

Nymphe du sourire en dessous et du coup d’œil de côté,
Dans quels plus divins moments de la journée
Es-tu la plus séduisante ? Est-ce lorsque, t’écartant des droits chemins,
Tu t’engages dans les labyrinthes des douces paroles ?
Ou lorsque avec sérénité tu vagabondes en un ravissement
De pensée plus raisonnable ? Ou lorsque, partant au loin
En costume désordonné pour affronter les rayons du matin,
Tu jettes les fleurs éparses dans ta danse vertigineuse ?
Peut-être est-ce lorsque tes lèvres de rubis s’entrouvrent délicieusement,
Et restent ainsi parce que tu écoutes :
Mais tu as été éduquée si exclusivement en vue de plaire
Qu’il m’est impossible de dire jamais quelle disposition est la meilleure.
J’aurai aussi vite jugé quelle Grâce plus élégamment
Danse devant Apollon, que résolu cette question.

Avril 1816.