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313 POÈMES

(Lycius était allé convoquer toute sa famille,)
Ayant la certitude qu’elle ne parviendrait pas à dissuader
Son cœur obstiné de lui imposer cette folle cérémonie,
Elle s’assit très préoccupée par l’idée de couvrir
Sa misère d’une convenable magnificence.
Elle agit ainsi, mais on ignore d’où et comment
Vinrent, et quels furent ses subtiles serviteurs.
A travers les halls, dans des allées et venues,
On discerna un bruit d’ailes, jusqu’à ce qu’en quelques minutes
La salle de fête illuminée resplendît sous l’élégance des voûtes hardies.
Une musique captivante, peut-être le seul et unique
Point d’appui du toit magique, se fit entendre
Sans relâche, comme s’il était à craindre que tout le charme pût s’évanouir.
Des cèdres fraîchement taillés parodiant une futaie
De palmiers et de bananiers, s’élançant de chaque côté.
Formaient au centre une coupole élevée en l’honneur de la mariée.
Deux palmiers puis deux bananiers, et ainsi de suite,
De chaque côté enlaçaient leurs branches l’une à l’autre
Le long des bas côtés ; et, au-dessous de tout cela,
Courait un ruissellement de lampes allant d’un mur à l’autre.
Sous ce dais se célébrait un banquet tel que personne n’en a goûté,
Dégageant des fumets rares. Lamia, en royal apparat,


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