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Car rarement elle se présentait au confessionnal,
Et rarement elle éprouvait la sensation de la faim ;
Et quand elle quittait son trésor, elle rentrait à la hâte, aussi vite
Qu’un oiseau volerait pour revenir couver ses œufs ;
Aussi patiente qu’une poule, elle s’asseyait
A côté de son Basilic, pleurant à travers ses cheveux.

LX

Ils imaginèrent donc de voler le pot de Basilic
Et de l’examiner dans un endroit secret :
Ce n’était que pourriture verdâtre et livide,
Et cependant ils reconnurent le visage de Lorenzo :
Ils avaient récolté la récompense de leur crime,
Si bien qu’ils désertèrent Florence sur l’heure
Pour n’y plus jamais retourner. Ils partirent au loin
Avec du sang sur leur tête, en exil.

LXI

O Mélancolie, détourne les yeux !
O Musique, Musique, reprends haleine tristement !
O Écho, Écho, quelqu’autre jour
Des îles Léthéennes, soupire vers nous — O soupire !
Esprits de deuil, ne chantez pas votre « Bon voyage ! »
Car Isabelle, la douce Isabelle, va mourir ;