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XLIII

Quand le jour fut tout à fait levé, elle avait combiné
Comment elle pourrait secrètement gagner la forêt ;
Comment elle pourrait retrouver les restes, qu’elle estimait si chers,
Et leur chanter une dernière berceuse ;
Comment sa courte absence pourrait passer inaperçue,
Pendant qu’elle vérifierait la réalité du rêve.
Bien décidée, elle prit avec elle sa vieille nourrice
Et se dirigea vers cette funeste forêt mortuaire.

XLIV

Voyez comme elles se glissent le long de la rivière,
Comme elle chuchotte bas avec la vieille femme,
Et après avoir parcouru du regard la vaste plaine,
Comme elle lui montre le poignard : « Quelle fièvre hectique, quelle flamme
Te consume, enfant ? — Quel bonheur peut-il t’advenir,
Que tu souries encore ? » Le soir tomba
Et elles avaient découvert la couche terrestre de Lorenzo ;
La pierre était là, les airelles se penchaient sur sa tête.