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Et comment il mourut ; puis, que l’amour ravage
Son gentil cœur, de même que les ouragans du Nord flétrissent les roses.
Enfin que la ballade de sa triste vie se termine
Par des soupirs, et un hélas ! Endymion !

[Celui-ci prend la défense de l’amour].

« Peona ! je n’ai jamais désiré étancher
Ma soif pour les louanges du monde : rien de méprisable,
Aucun fantôme endormeur, ne pourrait défiler
Le tissu que j’ai obstinément ouvragé pour mon voyage —
Pourtant il est maintenant en morceaux ; ma barque sans gouvernail
Va tristement à la dérive : cependant mes espérances sublimes
Visent un but trop élevé, trop au delà de l’arc-en-ciel
Pour qu’elles puissent s’user sur cette myriade d’épaves terrestres.
Où est le bonheur ? En ce qui pousse
Nos esprits dociles vers une union divine,
Une union avec l’essence ; jusqu'à ce que nous resplendissions
Absolument transfigurés et libérés de l’espace. Contemple
La claire religion du ciel ! Enveloppe
D'une feuille de rose ton doigt effilé,
Et caresse tes lèvres : écoute, lorsque les accents aériens