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Sur le sommet des collines rentraient à chaque tombée de la nuit.
Parmi les bergers c’était une croyance
Qu’aucun agneau laineux qui se séparait ainsi
De sa blanche famille, ne passait sans être épargné
Par le loup affamé ou le léopard au regard scrutateur
Avant d’atteindre quelque plaine inviolée,
Où se nourrissaient les troupeaux de Pan : toujours grands étaient les gains
De celui qui perdait un agneau ainsi. De nombreux sentiers
Serpentaient à travers les glorieuses fougères et les joncs des marais
Et les bancs de lierre ; tous conduisaient agréablement
A une vaste clairière d’où on pouvait voir
Des troncs se pressant alentour entre les ondulations
Du gazon et les branches inclinées : qui pourrait dépeindre
La fraîcheur de la voûte céleste en cet endroit,
Sur laquelle se découpaient les cimes sombres des arbres ? Une colombe
Se serait plu à la sillonner fréquemment de ses ailes, et souvent aussi
Un nuage léger en aurait traversé le bleu.

Au centre même de ce site radieux
S’érigeait un autel de marbre, orné d’un feston
De fleurs nouvellement écloses ; et la rosée
Avec une féerique fantaisie avait jonché