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199 POÈMES

   
Je pourrais renier mes paroles — non, impossible !
Impossible !

                   Pour prendre un doux repos, je demeurerai
Sur de plus humbles pensées et laisserai cet étrange essai
Qui a débuté dans la grâce se terminer de même.
Aussi bien, maintenant toute inquiétude s’évanouit dans mon cœur :
Je me tourne plein de reconnaissance vers les aides amicales
Qui m’aplanissent le sentier de l’honneur : fraternité
Et amitié, qu’entretient une bienveillance réciproque.
La cordiale étreinte qui inspire un aimable sonnet
A votre cerveau avant qu’on ait eu le temps d’y songer ;
Le silence lorsque quelques rimes vous viennent ;
Et quand elles sont venues, qu’elles se ruent en joyeuse cohue :
Voilà le message assuré pour le lendemain.
Peut-être est-ce aussi bien que si on tirait
Quelque précieux livre de sa confortable retraite
Pour se grouper autour la prochaine fois que nous nous rencontrerons.
A peine puis-je écrire dune façon continue ; de délicieuses mélodies
Voltigent à travers la chambre comme des couples de colombes ;
Beaucoup de joies rappellent cet heureux jour
Où pour la première fois mes sens ont saisi leur tendre chute.