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ODE A L’AUTOMNE

I

Saison de brume et de féconde abondance,
Proche parente du soleil qui dore ;
Contribuant avec lui à charger et à combler
De fruits les vignes qui courent le long des toits de chaume ;
A courber sous le poids des pommes les arbres moussus du cottage,
A mûrir jusqu’au cœur tous les fruits ;
A grossir les courges, à gonfler les coques des noisettes
D’un succulent noyau : à faire bourgeonner davantage
Et davantage encore, les dernières fleurs pour les abeilles,
Au point de leur faire croire que les jours chauds ne cesseront jamais,
Tant l’Été a rempli jusqu’au bord leurs visqueuses alvéoles.