POÈMES ET POÉSIE
ridge[1] l’enthousiasmèrent par leur harmonieuse richesse et lui inculquèrent un goût parfois excessif pour le luxe et l’abondance des descriptions. ...Pâles étaient les douces lèvres que je vis, Pâles les lèvres que je baisai, et enchanteresse la forme Que j’étreignis en flottant au milieu de cette lugubre tempête[2]
les voyelles Spensériennes qui prennent leur essor en toute aisance Et flottent comme les oiseaux sur la mer estivale ; Les tempêtes Miltoniennes et plus encore la tendresse Miltonienne...
Adieu ! une fois encore la lutte farouche Entre le Tourment de l’Enfer et l’argile impassible M’enflammera ; une fois encore j’expérimenterai L’amère suavité de ce fruit Shakspearien.
L’influence de Chatterton[3] très perceptible chez lui, surtout à la fin de sa vie, doit être classée à part : était-elle le prodrome d’une nouvelle orientation de son génie, d’une évolution vers des sujets moins sensuels et plus empreints de sentimentalité ? La venue de sa maladie le rendit-elle plus accessible à l’incurable mélancolie du poète qu’il admirait ? La mort prématurée de Keats nous