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POESIES DIVERSES i55 Où mes pensées, telles des ramures, nouvellement jail- lies d’une délicieuse douleur, En guise de pins, murmureront dans le vent. Loin, loin alentour, ces arbres groupés dans l’ombre Garnissent de pic en pic les sauvages déclivités de la montagne ; Et là, zéphyrs, torrents, oiseaux et abeilles, Endormiront par leurs berceuses les Dryades vêtues de mousse, Puis, au cœur de cette vaste quiétude, Je veux édifier un sanctuaire rose Avec les treillis entrelacés de mon cerveau en travail, Avec des bourgeons, des clochettes, et des étoiles in- nommées. Avec toute la flore que peut simuler la Fantaisie, Qui créant des fleurs, — ne créera jamais les mêmes ; Et là il y aura pour toi toute la joie apaisante Qu’une pensée chimérique peut procurer. Une torche étincelante, et une baie ouverte la nuit Pour permettre au chaud Amour de s’y introduire. ÀTiil 1819.