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POÈMES ET POÉSIES

La violette qui se fane si vile recouverte par les feuilles ;
Et la fille aînée de la Mi-Mai,
La rose musquée en bouton, trempée de rosée vineuse,
Où ronronnent les mouches par les soirs d’été.

VI

Debout dans la nuit, j’écoute et plus d’une fois
J’ai été presque amoureux de la mort apaisante,
Je lui ai donné de doux noms en plus d’un vers pensif,
Pour qu’elle enlevai dans l’air mon souffle calme ;
Maintenant plus que jamais il semble délicieux de mourir,
De finir à minuit sans souffrance
Pendant qu’au dehors lu répands ton âme
Dans une telle extase !
Tu chanterais encore ; moi, j’aurais des oreilles qui
[n’entendraient pas —
Ton sublime Requiem résonnerait sur un tertre de gazon.

VII

Mais toi, tu n’es pas né pour la mort, immortel Oiseau
Il n’y a pas de générations affamées pour te fouler au pieds ;
La voix que j’entends cette nuit fut entendue