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presque aussitôt et mourut six ans après (1810). Jusque là il avait étudié à l’école d’Enfield ; une fois orphelin, ses tuteurs le placèrent immédiatement en apprentissage chez un médecin. Quand on aura appris, en outre, qu’il eut deux frères[1] et une sœur, que ses amis furent le peintre Haydon[2], Leigh Hunt[3] directeur de l’Examiner, Mathew[4], Cowden Clarke[5], Hamilton Reynolds[6], tous les trois littérateurs, on saura ce que sa vie offre de saillant avant sa crise amoureuse.

Toujours et sans relâche le tantalisa la même passion pour la Poésie et pour la Beauté, son unique passion, pourrait-on affirmer, si tout à la fin de son existence il n’avait subi la dite crise, et ne s’était épris d’une jeune fille, d’ailleurs absolument incapable de le comprendre. Il faut même se hâter d’ajouter qu’aucune œuvre importante ne lui a été suggérée par cette Fanny, qui écrivait à un ami, M. Dilke, dix ans après la mort de son fiancé : « L’acte le plus charitable serait de le laisser reposer à jamais dans l’obscurité à laquelle l’avaient condamné les circonstances. »

  1. A mon frère George. Épître. Page 66. A mes frères. Sonnet. Page 78.
  2. A Haydon. Sonnet. Page 77.
  3. A Leigh Hunt. Dédicace de son premier volume. Page 51.
  4. A Felton Mathew. Epître. Page 61.
  5. A Cowden Clarke. Epître. Page 69.
  6. Reynolds. Réponse à un sonnet. Page 101.