ange, adieu, ma femme chérie ! Je pars plein de courage et de joie ; je vais en France, à Lyon d’abord, puis à Paris. Adieu ! »
Fanny resta quelques instants atterrée, puis dit au commissionnaire :
— C’est bien.
Elle le paya et il sortit. Élisabeth rentra aussitôt en disant :
— Eh bien, mademoiselle ?
Fanny lui répondit :
— Tout va s’arranger. Laissez-moi seule.
Une fois seule, la pauvre fille examina tout ce qu’il y avait d’horrible dans sa situation. Dans son trouble, elle n’avait pas songé à la façon dont elle se compromettait vis-à-vis du messager. D’ailleurs, elle croyait partir la nuit même. Cet homme et Élisabeth savaient tous deux son secret. Et, d’ailleurs, tout le monde ne le savait-il pas ? Elle se rappelait les paroles de sa servante : Il n’y a que votre mère et vous qui l’ignoriez. Elle en avait donc entendu parler ; elle savait donc que d’autres s’en étaient aperçus ! Chaque jour, d’ailleurs, lui donnerait de nouveaux confidents ; et puis à la fin, que faire ? que devenir ?