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échange de ce trésor, que la somme nécessaire à ma fuite. Par ce moyen, je serai libre ; je regagnerai mon pays et je reverrai mes frères et ma femme.

Tandis que Théodore restait étourdi de cette proposition, l’esclave regardait en tout sens un diamant énorme.

— Certes, il n’y a dans celui-là pas le moindre sable ni rouge ni noir, pas la plus petite teinte jaune ni verte ; j’en ai tenu, malheureusement pour moi, beaucoup dans les mains, et jamais je n’en ai vu un aussi beau et aussi parfait. Ce serait un bel ornement sur la poignée du yatagan de Sa Hautesse… Allons, monsieur, dit l’esclave, vous, étranger, il vous est facile de fuir. Si vous voulez, pour quelques ducats, vous êtes millionnaire, et moi, je suis libre.

Il est probable que l’esclave n’a pas dit le mot millionnaire

Je le crois comme vous. Mais il n’a pas dit non plus facile ni fuir.

Je ne sais pas l’arabe ; je le saurais, que peut-être vous ne le savez pas. Voulez-vous que, sous prétexte de couleur locale, je le fasse parler