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Il insista auprès des autres médecins pour faire valoir son avis, qui consistait à retourner à Paris, lui Favre, aller trouver un chirurgien, lui faire connaître la maladie de Mme Sand et l’instruire sur l’œuvre chirurgicale à accomplir.

Pour cela il décida ces messieurs à faire un procès-verbal qui fut rédigé par Chabenat. Muni de ce document Favre repartit.

Le docteur Chabenat continue son récit :

Le jeudi matin 1er juin, MM. Pestel et Papet vinrent à Nohant vers 8 heures. On attendait M. Barthe ou M. Jaccoud mandés la veille par une dépêche envoyée à M. le docteur Favre. Notre désappointement fut grand quand nous vîmes ce dernier sans ces messieurs.

Il était accompagné de M. Sagnier[1] (de Nîmes) qui était allé l’attendre à Châteauroux. Nous causâmes longtemps avec M. Favre qui vint avec nous dans la chambre de Mme Sand. La sonde œsophagienne fut de nouveau introduite sans plus de résultat que la veille. M. Favre nous pria de rédiger une noie (ce qui fut fait par M. Pestel) qu’il remettrait au chirurgien, M. Péan. Il repartit pour Paris à 10 heures et demie pour prévenir l’opérateur.

Dans la matinée du même jour, M. Cazamajou, neveu de Mme Sand, arriva à Nohant et fut jusqu’au dernier soupir de sa tante admirable de dévouement.

M. Papet resta une partie de la journée près de la malade. M. Peste et moi nous restâmes le soir. Rien ne fut modifié dans le traitement. La situation était toujours la même. Je restai jusqu’à une heure du matin.

Le vendredi 2 juin nous étions à 8 heures du matin à Nohant. Nous trouvâmes en arrivant un autre confrère, M. Darchy de Chambon (Creuse), ami de Mme Sand, arrivé dans la nuit pour lui donner ses soins. Nous attendîmes M. Péan que M. Fa"Te devait envoyer. Il arriva vers 9 heures avec M. René Simonnet, substitut à Châteauroux, neveu de la malade. M. Péan examina Mme Sand et après cet examen il fut décidé que l’on ne pouvait avoir recours à l’entérotomie et que l’on se contenterait d’injecter à l’aide de la sonde œsophagienne, introduite le plus loin possible, une certaine quantité d’eau de Seltz. On aurait recours ensuite à la ponction abdominale dont nous avons déjà parlé avec M. Papet et Pestel dès le 31 mai. La petite opération fut remise après le déjeuner, M. Péan voulant repartir le soir même pour Paris…

À midi et demi environ, M. Péan, assisté des confrères dont j’ai

  1. Charles Sagnier.