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que ce n’est point un amant que Jeanne voit mystérieusement à la nuitée au jardin, au su de sa mère adoptive, mais bien son vrai père, sir Brudnel. Ce n’est pas tout : sur cette histoire vient se greffer l’aventure de la courtisane Manoela entretenue par sir Brudnel… par pur désintéressement, car quoiqu’il l’entretienne et la promène à travers l’Europe, il la traite comme sa fille, ce qui la désespère, la jette d’abord dans les bras de Laurent, puis dans ceux de son ami le docteur Viane, avec lequel elle s’enfuit. Heureusement tout se termine par le mariage de Laurent et de Jeanne. Mais quel chaos !

Et voici encore une histoire d’un enfant, Flamarande, avec sa suite, les Deux Frères. Cette fois c’est l’histoire d’un enfant prétendu adultérin, en réalité parfaitement légitime ; cruellement chassé du château paternel par un père dénaturé et jaloux qui le voue à la mort, il est sauvé par un valet de chambre, par la bouche duquel l’auteur raconte toute cette histoire. Ce bon serviteur place l’enfant dans un hameau situé aux environs d’un autre château de son père. Plus tard Gaston caché sous le nom d’Espérance, protégé par son prétendu père, M. de Salcède, l’homme injustement soupçonné d’avoir été l’amant de sa mère, est conduit dans un endroit sauvage. C’est là que M. de Salcède, adonné aux sciences naturelles, surveille l’éducation de l’enfant de celle qu’il aime. La mère aussi prend soin d’Espérance. Elle a un second fils, mais celui-ci accepté par le père. Mais tandis que dans la Confession d’une jeune fille, dans l’Autre et Ma sœur Jeanne on parvenait à arranger les choses, à ne pas priver une pauvre petite fille illégitime de la famille qui l’avait recueillie, dans Flamarande l’affaire se complique. Le fils légitime élevé dans une famille de paysans passe pour mort grâce à une déclaration de son père faite sur les registres de sa paroisse. La Taie mère et le frère d’Espérance-Gaston, après la mort du jaloux furieux, veulent lui rendre sa place dans la famille. Cet acte risque de compromettre la réputation de Mme de Flamarande et de diminuer les droits de Roger, le second frère, sur l’héritage paternel. Un doute s’éveiUe alors dans le cœur du vieux valet de chambre. Gaston est peut-être