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soulevèrent une véhémente indignation parmi les radicaux intransigeants. Mme Sand ne s’en émut point, et dans le chapitre xv de ses Impressions et souvenirs elle revint encore aux idées émises à la fin de la lettre numéro vii.

Ce chapitre xv, intitulé « Révolution pour l’idéal », renferme cette pensée : Chaque parti a du bon et beaucoup de mauvais, d’étroit et de mesquin, d’égoïste et de personnel ; chaque parti a sa raison d’être à un certain moment donné, mais il n’a aucune raison de devenu* un parti prédominant. Après les horreurs de 1870-71 le cléricalisme sembla à beaucoup de gens salutaire, parce qu’il promettait la paix à tous ceux qui avaient soif de calme, de repos intérieur. Mais gaie ! S’il arrive au pouvoir ! Le radicalisme a pour lui une énorme majorité en France, parce qu’il a le plus de points de rapport avec l’idée républicaine, mais lui aussi, il doit rejeter beaucoup d’erreurs passées, d’excès et de traditions qui révoltent la conscience du présent, il doit s’appliquer surtout à ne plus être l’antithèse du cléricalisme par ses « passions et son intolérance ». Fraternité ou la mort, cette pensée est jusqu’à présent encore comprise par beaucoup de gens non pas dans le sens « combattre pour la fraternité ou mourir », mais bien dans celui : « Soyez nos frères ou mourez », ce qui présente un attentat à la conscience humaine. Il n’y a dans ces mots ainsi compris ni fraternité, ni égalité, ni liberté, mais uniquement violence et étroitesse de principes de parti. L’adhésion de beaucoup de radicaux au libéralisme représenté par Thiers, prouve à l’auteur que ceux-là ont compris la nécessité de reconnaître leurs anciennes erreurs et de travailler au salut de la France.

Quant à la Commune, George Sand ne la considère pas comme un parti, parce qu’elle ne présente point une idée formulée, un principe commun à tous ses adeptes, mais rien qu’un « fait matériel » ; elle « ne se discute donc pas ». C’est dans le parti républicain modéré que George Sand voit uniquement un élément vital et durable de la France contemporaine. Lorsque le centre gauche et le centre droit se fondront ensemble, alors seulement entrera en scène la vraie question, la question sociale. Mme Sand établit les étapes principales de cette véritable « égalité républicaine »,