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surtout la patience ; elle dit avoir commis alors beaucoup de fautes, dont elle se préserva plus tard. Ces trois articles présentent effectivement une série d’observations infiniment précieuses pour tout pédagogue, comme pour toute personne s’intéressant aux questions d’enseignement et d’éducation primaires. Quand on les lit, on ne peut pas ne pas être d’accord avec l’auteur sur lef ond des choses. Le premier de ces articles est consacré non pas précisément à l’enseignement de la langue, mais bien à ces exercices préparatoires qui devraient précéder toute étude. On y trouve, de plus, une foule de conseils inappréciables sur l’éducation en général. Cet article devrait servir de manuel à tous les pédagogues, psychologues, parents, et à tous ceux qui osent entreprendre cette œuvre sacrée : l’éducation d’un homme. En lisant ces fines observations et ces remarques psychologiques profondes, qid respirent une pénétration infinie de l’âme humaine en général et de l’âme enfantine en particulier, on s’explique parfaitement l’amour que Mme Sand inspira à tous les enfants dont elle s’était tant occupée, et l’influence qu’elle exerça toujours sur ceux d’entre eux à qui elle avait voué une attention particulière : la petite Jeanne Clésinger, Aurore, Gabrielle, les petits Simonnet, Oscar Cazamajou, les enfants de Mme Bertholdi, le jeune Francis Laur, etc., etc. Quelle connaissance de l’âme enfantine, de ses capacités, de ses défaillances se laisse deviner dans ces pa^es ! Combien humaine la manière de traiter l’enfant, et quel extraordinaire savoir-faire pour s’identifier à lui, pour profiter de chaque petit fait, afin de gagner de l’autorité sur cet être impressionnable ! Quelle profondeur d’amour pour tous ces petits hommes ! George Sand rejette, cela se comprend, non seulement toute brutalité, toute punition et toute privation pour l’enfant, mais elle érige tout son système suivant les grandes lois psychiques en général, en les appropriant aux exigences et au caractère de chaque enfant en particulier. Elle parle de l’art de diriger l’esprit, le cœur et la volonté de l’enfant vers un seul but : lui apprendre à aimer le travail, à aimer le savoir et à aimer dans le strict sens du mot. George Sand donne une série de conseils fort utiles à ce propos ; on voit qu’en vrai vir-