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à ce nouveau genre littéraire : la littérature pour enfants, ou même, proprement dit : aux contes d’enfants. Du reste elle avait déjà écrit plusieurs œuvres dans ce genre. En 1837 elle écrivit pour Solange le Roi des neiges, conte resté inédit. En 1850, comme nous l’avons indiqué plus haut[1], elle usa du dicton populaire sur Gribouille qui se jette à Veau de peur d’être mouillé comme d’un thème pour écrire son Histoire du véritable Gribouille[2]. En 1859, George Sand publia, dans le Figaro, encore un petit conte, la Fée qui court. Et enfin en 1865 elle dédia à Manceau un grand conte fantastique et symbolique, la Coupe. D’autre part, voulant créer à l’usage de la petite Aurore la meilleure méthode possible pour apprendre à lire et à écrire, Mme Sand remania pour elle le système tiré par Jules Boucoiran de la célèbre méthode Laffore, pour l’enseignement de Maurice. Mme Sand, avec infiniment d’esprit et un tact pédagogique admirable, sut encore faciliter et simplifier cette méthode. De plus, elle trouvait nécessaire que l’enseignement de la lecture marchât de front avec les premières connaissances enseignées à l’enfant sur toutes choses. Il est très instructif de lire ses réflexions et ses observations sur ce sujet dans les chapitres xi, xii et xiii de ses Impressions et souvenirs, ayant pour sous-titre : « Pensées d’un maître d’école ». « Le maître d’école, c’est moi », dit-elle, car durant toute sa vie elle a toujours eu quelques élèves à qui eUe enseignait l’a & c : ses enfants, sa nièce, ses petits-enfants et des filles de village adultes, des servantes et des serviteurs, bref des élèves de tout âge et de toute condition ; ces pages sont donc le résultat de son expérience et de ses observations. Quand, dans sa jeunesse, elle apprit à lire à ses enfants, George Sand ignorait encore beaucoup de choses en matière d’éducation qui ne lui devinrent claires qu’avec l’expérience et le raisonnement, et

  1. Voir plus haut, chap. viii.
  2. Histoire du véritable Gribouille, vignettes par Maurice Sand, gravures de Delaville (Petite Bibliothèque blanche. Éducation et récréation. Hetzel et Cie, Paris, 1850.) Cette histoire est dédiée à la fille du vieil ami de l’auteur, Alphonse Fleury. Mlle Valentine Fleury (plus tard Mme Engelhardt).
    Ce conte fut traduit en russe en 1851 par Mme Ogarew. Il parut avec une préface de Herzen, à Londres.