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constance : à peine installée à Palaiseau, elle dut partir en toute hâte pour Guillery où venait de mourir le petit Marc-Antoine emporté par une maladie cruelle ; on l’enterra dans la tombe de son arrière-grand-père, le baron Dudevant, à côté du tombeau de la première enfant de Solange, morte aussi à Guillery[1].

Mme Sand envoya ses enfants désespérés faire un tour dans le Midi, les confiant aux soins du vieil ami Boucoiran, puis elle revint à Palaiseau. Elle alla en automne et en hiver passer quelques jours à Nohant avec Maurice et sa femme, mais toujours elle retourna à Palaiseau.

Le 23 janvier un nouveau coup la frappa : son ami Louis Maillard mourut presque subitement, emporté en quelques heures par une péritonite. Cette mort fut un horrible chagrin pour Mme Sand et pour Manceau qui était cousin de Maillard.

George Sand fit part de ce malheur à Maurice dans ses lettres du 24 et 25 janvier 1865[2] et cette seconde lettre est surtout importante, comme l’expression de ses idées en matières religieuses et relativement aux enterrements civils :

Paris, 25 janvier 1865.

Nous avons conduit aujourd’hui notre pauvre ami au Père-Lachaise. Nous étions nombreux et unanimes en affection et en regrets. La cérémonie sans prêtre, a été touchante et sérieuse. Nous vous raconterons les détails.

J’ai parlé aussi, par l’organe de Galle qui a lu[3]. Que de gens excellents il y avait là pour pleurer. Mes amis y sont venus aussi, Dumas, Lambert, Borie, Aucante, etc. Cadol y est venu aussi, nous nous sommes embrassés et lui et Manceau aussi[4]. Quelle rude journée !… Nous avons fait au moins deux heues… Nous voulions tous y être, et véritablement il était aimé. Nous repartons après-demain matin pour Palaiseau.

  1. Plus tard son corps fut transféré dans le cimetière de Nohant.
  2. Inédites.
  3. Ce discours est imprimé dans le volume des Nouvelles lettres d’un voyageur parmi les nécrologies des Amis disparus.
  4. Voir plus haut à la p. 460 ce qui était dit des procédés d’Ed. Cadol envers Manceau taxés « de mauvais » par Mme Sand, lors des représentations de la Journée à Dresde.