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amis du peuple qui les feraient. Reste à savoir si cette lettre, qui n’est pas trop avancée pour la population intelligente et instruite des faubourgs de Paris, ne serait pas inintelligible ailleurs. Vous verrez. J’en ai fait une autre pour les paysans de la langue d’oïl, qui est sous presse.

Adieu, écrivez-moi.

La première des deux Lettres dont parle Mme Sand est la Première lettre au peuple, datée du 7 mars, et parue à Paris dans la huitaine suivante, comme on peut le conclure de ce que le Bulletin de la République, n° 3, du 17 mars, la cite comme « publiée[1] ». Quant à la lettre, écrite en langue d’oil, c’est-à-dire en berrichon, c’est l’Histoire de France racontée au peuple et écrite sous la dictée de Blaise Bonnin, vrai chef-d’œuvre, par son style populaire soutenu et par le récit extrêmement clair, et à la portée de chacun, des faits historiques, exposés au point de vue socialiste et républicain s’entend. Cette histoire est aussi signée à la manière des campagnards : Sur la paroisse de Nohant-Vic, le quinzième du mois de mars de l’année 1848. Elle parut sous forme de brochure ce même 15 mars, à La Châtre[2].

Une semaine plus tôt, le 8 mars, parut, dans les colonnes du Journal du Loiret, la Lettre à la classe moyenne, analysée plus haut ; elle fut aussi immédiatement réimprimée en brochure, et le 12 mars, parut à La Châtre, en brochure également, la Lettre aux riches.

Cette Lettre aux riches précise la position bravement prise par George Sand, dès les premiers jours de la seconde République, au milieu des partis politiques. Soutenir l’union entre les

  1. Voir la collection complète des Bulletins de la République, p. 19. Il parut en avril une seconde édition de cette Lettre au peuple, semble-t-il, parce que, dans la Bibliographie de la France, nous la trouvons enregistrée à la date du 1er avril. De plus, les deux lettres furent réimprimées dans le journal de George Sand, la Cause du peuple, comme on verra plus loin.
  2. Dans la Correspondance de George Sand (t. III, p. 14), il est dit que le Blaise Bonnin promis par George Sand à son fils en guise de thème pour ses causeries futures avec les paysans de sa commune, c’était « la Lettre d’un paysan de la Vallée Noire, écrite sous la dictée de Blaise Bonnin », erreur que M. Monin répète après les éditeurs de la Correspondance. C’est de l’Histoire de France écrite sous la dictée de Blaise Bonnin, que Mme Sand parle à son fils dans sa lettre du 24 mars, tandis que la Lettre d’un paysan de la Vallée Noire parut dès 1843, et les Paroles de Blaise Bonnin, dont nous parlons plus loin, ne furent écrites qu’à la fin d’avril de cette année 1848.