descendre en personne dans l’arène politique. Bien plus, certaines locutions et certains mots, par exemple sur les amis de la veille d’une révolution et ceux du lendemain, devinrent des mots courants et des mots transportés dans les circulaires ministérielles, ils jouèrent un grand rôle dans le flux et reflux du mouvement social.
Le 9 mars, Mme Sand écrit encore à Poncy.
… D’un bout de la France à l’autre, il faut que chacun aide la République et la sauve de ses ennemis. Le désir, le principe, le vœu fervent des membres du gouvernement provisoire est qu’on envoie à l’Assemblée nationale des hommes qui représentent le peuple et dont plusieurs, le plus possible, sortent de son sein.
Ainsi, mon ami, vos amis doivent y songer et tourner les yeux sur vous pour la députation. Je suis bien fâchée de ne pas connaître les gens influents de notre opinion dans votre ville. Je les supplierais de vous choisir et je vous commanderais, au nom de mon amitié maternelle, d’accepter sans hésiter. Voyez : faites agir ; il ne suffit pas de laisser agir. Il n’est plus question de vanité ni d’ambition comme on l’entendait naguère. Il faut que chacun fasse la manœuvre du navire et donne tout son temps, tout son cœur, toute son intelligence, toute sa vertu à la République…
Je repars pour Paris dans quelques jours probablement, pour faire soit un journal, soit autre chose. Je choisirai le meilleur instrument possible pour accompagner ma chanson. J’ai le cœur plein et la tête en feu.
… Je suis revenue ici aider mes amis, dans la mesure de mes forces, à révolutionner le Berry, qui est bien engourdi. Maurice s’occupe de révolutionner la commune. Chacun fait ce qu’il peut…
Borie sera probablement député pour la Corrèze.
En attendant, il m’aidera à organiser mon journal…
Le 16 mars, elle écrit encore au même Poncy (la lettre est inédite) :
Je vous envoie une Lettre au peuple, qui a paru à Paris. Si vous croyez qu’elle soit utile à Toulon, je vous autorise à la reproduire, ainsi que tout ce que je vous enverrai. Cette brochure est trop longue pour un journal. Vous pourriez la faire réimprimer sur papier commun et la répandre. Les frais sont peu de chose ; vous trouveriez quelques