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nettement et très clairement désigné et spécifié le lazzaronisme napolitain. Mais quand même j’aurais appliqué la sévère parole de M. de Maistre à toute l’Italie, ce qui, par rapport à la politique d’invasion de l’Autriche n’est pas et ne peut pas être, je n’aurais fait que rendre plus d’hommage aux minorités qui protestent.

Les expressions dont on s’est servi à mon égard, sont donc blessantes pour le plaisir de l’être, et resteront comme une grave erreur dans la vie du jeune homme qui s’en est fait un mérite à vos yeux. Vous ne les avouez pas, je le crois bien ! Mais en faisant si bon marché de mon mécontentement et en me disant que le débat n’est pas là, vous vous trompez. Il est là et non ailleurs, car je n’admets pas qu’il y ait discussion entre nous sur la question italienne au point de vue où il vous plaît de la placer.

Quant aux paroles de mon ami M. Henri Martin, avec lesquelles vous désiriez conclure, comme dans une lettre particulière il m’a déclaré n’avoir pas lu le roman, je suis certaine qu’il m’autorise à changer cette conclusion et à dire que, non seulement j’ai servi et servirai encore la cause de l’Italie, mais que je la sers aujourd’hui mieux que jamais.

Agréez, messieurs, l’expression de mes sentiments très distingués.

George Sand.
Nohant, 29 mars 1857.

Mme Sand ajouta, de plus, à l’adresse de M. Manin seul, les lignes suivantes :

Nohant, 30 mars 1857.
Monsieur,

Au moment d’envoyer cette lettre au Siècle, je reçois celle que vous me faites l’honneur de m’adresser en particulier. Je vous en remercie ; mais il ne me convient pas de vous en remercier en secret. On s’est piqué d’assez de franchise envers moi pour que je puisse réclamer un peu de sincérité. C’est donc avec sincérité et devant tout le monde, que je consens à vous serrer la main.

George Sand.

    comme celle de ce prince avaient le peuple en aversion, c’était la faute du peuple et qu’un critérium de l’état de maturité de la démocratie d’un pays devrait être la confiance qu’elle inspire aux esprits élevés ou aux cœurs aimants. On pourrait dire à un peuple : « Dis-moi de qui tu es aimé, et je te « dirai qui tu es. » Je crois que de Maistre a dit « qu’un peuple a toujours « le gouvernement qu’il mérite d’avoir. »