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en parlerons tout à l’heure. Mais n’anticipons pas sur les événements et revenons à 1855.

Mme Sand revint d’Italie avec une ample provision d’observations et d’impressions de deux genres très différents. D’une part les fleurs d’Italie éveillèrent l’intérêt de l’écrivain déjà revenu à cette époque à la passion de ses jeunes années : la botanique, les sciences naturelles ; au fond, elle ne leur avait jamais été infidèle. Mais à partir de 1855 elle se met avec ardeur à herboriser, à définir et à classer les spécimens des végétaux divers trouvés par elle, Maurice ou Manceau, à les dessiner, à transplanter dans le jardin de Nohant, dans le but de les acclimater, des fleurs, des arbres les plus divers poussant dans les alentours à l’état sauvage, ou des plantes exotiques, pour observer les changements opérés par la culture, etc., etc., etc. Dès lors George Sand adresse continuellement à ses correspondants la demande de lui trouver, d’apporter ou d’envoyer un exemplaire de tel ou de tel autre genre ou famille de plantes croissant « probablement » dans leur pays, ou bien elle remercie ses correspondants pour l’envoi d’une de ces plantes. C’est aussi à partir de ce temps qu’elle tâche de soutenir le moral de ses amis ou amies, frappés par quelque épreuve sentimentale ou de quelque malheur personnel, en leur suggérant le goût des sciences naturelles, ayant acquis par expérience la conviction que c’est en ne se permettant pas l’analyse de son propre moi et en contemplant la nature qu’on trouve le meilleur remède moral. On lit dans les lettres de George Sand à différentes personnes, mais surtout dans ses lettres à Mme Amould-Plessy, à Solange, à M. Henri Amic, Francis Laur, et autres, des conseils et des indications sur ce qu’il faut faire et comment il faut s’y prendre. Cette pensée directrice apparaît dans beaucoup de romans de George Sand écrits durant cette période de sa vie, tels que : Flavie, Artonia, Valvèdre ; nous en trouvons aussi l’écho dans Jean de la Roche. Mais des réminiscences de botanique, de minéralogie, d’entomologie et de géologie se laissent en général noter dans presque toutes les œuvres de Mme Sand à partir de cette époque et jusqu’à ses derniers jours : roman, drame (par