d’indignes manœuvres et de coupables influences, on lui faisait élire des représentants qui abandonneraient sa cause, l’union serait détruite. Le peuple irrité violerait peut-être le sanctuaire de la représentation nationale, et nous verrions recommencer les luttes d’un passé que peuple et bourgeoisie condamnent et repoussent à l’heure qu’il est…
Cette Lettre à la classe moyenne se termine par l’expression de l’assurance que tous ces conseils sont de trop, la bourgeoisie comprenant parfaitement que la renaissance du pays est la question qui se dresse devant la future Assemblée, ne voudra pas en faire l’arène de la lutte entre les classes.
La première Lettre au peuple, quoique écrite à Paris, mais datée du 7 mars, donc du jour de la rentrée de George Sand à Nohant, exprime la même pensée et les mêmes sentiments : d’une part l’enthousiasme devant la générosité, la grandeur du peuple et le sentiment d’une entière solidarité avec lui ; de l’autre, le désir de maintenir avant tout la bonne entente entre les deux classes : la bourgeoisie intellectuelle et le peuple. Ce peuple est grand, il est héroïque, il est bon, il est généreux, c’est la voix de Dieu et le bras de la Providence… On a eu tort de le redouter, quoique vraiment les fautes commises contre lui auraient pu faire craindre sa juste vengeance. Mais il « a prouvé une fois de plus au monde, et d’une manière plus éclatante qu’en aucun des jours consacrés par l’histoire, qu’il était la race magnanime par excellence ».
Doux comme la force ! Ô peuple, que tu es fort, puisque tu es si bon ! Tu es le meilleur des amis, et ceux qui ont eu le bonheur de te préférer à toute affection privée, de mettre en toi leur confiance, de te sacrifier, quand il l’a fallu, leurs plus intimes affections, leurs plus chers intérêts, exposer leur amour-propre à d’amères railleries, ceux qui ont prié pour toi et souffert avec toi, ceux-là sont bien récompensés, aujourd’hui qu’ils peuvent être fiers de toi, et voir ta vertu proclamée enfin à la face du ciel…
Et la lettre se termine par l’exclamation :
À toi, ô peuple ! aujourd’hui comme hier !
Mais outre ces sentiments d’admiration et d’adoration pour le peuple, cette Lettre exprime encore, comme celle à la classe