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leurs personnelles aussi bien que par les événements politiques, put supporter, coup sur coup, ces deux morts, ce fut grâce à sa croyance d’être réunie un jour à ses chers disparus. Répétons-le, le livre de Reynaud lui fut d’un grand secours.

Nous retrouvons aussi le reflet des idées de Reynaud et surtout de sa théogonie dans une œuvre de George Sand qu’on devrait passer sous silence par respect pour l’écrivain, tellement elle est médiocre ; son excessive étrangeté et la cause qui la fit écrire arrête pourtant notre attention. Agricol Perdiguier, réfugié à Genève après le coup d’État de 1851, recherchait des moyens d’existence. C’est alors qu’il s’adressa à George Sand au nom de l’éditeur Collier. Celui-ci affirmait son droit de priorité sur le titre inventé par lui pour une série d’études romantiques : les Amants illustres. Il était aussi fier de cette invention que s’il avait découvert la vapeur ou l’électricité. Perdiguier pria George Sand d’écrire une série d’histoires amoureuses ; si elle y consentait, en sa qualité d’intermédiaire, il devait gagner quelques sous. On devait consacrer chaque volume à l’histoire de deux amants illustres : Agnès Sorel et Charles VII, Marie Stuart et Rizzio, Héloïse et Abélard, Antoine et Cléopâtre, etc., etc., etc. Mme Sand entreprit ce travail à Nohant, à son retour d’Italie, et comme elle n’avait sous la main ni matériaux ni renseignements nécessaires, M. Paulin Limayrac se chargea du travail préparatoire, Il devait compulser les bibliothèques de Paris, faire des résumés, copier des citations, et envoyer tout cela à Nohant. Avec tout ce fatras de notes, George Sand devait créer une œuvre homogène et artistique. De plus, elle situa le premier roman de cette série — Evenor et Leucippe — à l’époque des premiers hommes. C’était encore tenter l’impossible. Soit que l’œuvre fût trop remplie de géologie, de biologie, etc., alors qu’elle devait être toute romanesque, soit que justement cette époque préhistorique n’ait pas été traitée et reconstruite assez scientifiquement, le résultat fut que le roman fut manqué. Il est aussi

    cembre 1863, Jeanne le 13 janvier 1865 et Jules Néraud le 11 avril de la même année. Ajoutons que l’ami de la jeunesse d’Aurore Dupin, Stéphane Ajasson, était mort en 1847.