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faiteur », le baron Olai et son alliée, la tante de la comtesse Marguerite, sont pour la Russie et pour les chapeaux, tandis que Marguerite elle-même, Christian Waldo et tous ses amis fraîchement acquis, de jeunes officiers suédois, pour la France et les bonnets démocratiques. Grâce à tout cela et malgré l’incroyable romantisme de la donnée générale, ce roman se lit avec grand intérêt. Il est surtout intéressant dans le cadre du présent chapitre, comme une œuvre nous renseignant pleinement sur le théâtre de marionnettes de Nohant, nous peignant la passion de George Sand pour ce théâtre et prenant place à côté du Diable aux champs et de l’article Sur les marionnettes.

George Sand fit plus tard un tour de force : elle écrivit un roman dont les héros sont les marionnettes de Nohant devenues hommes : le célèbre Balandard, Moranbois, Ida, Isabelle, Léandre, etc., qui, pour être devenus hommes et acteurs d’une troupe ambulante, n’en gardent pas moins leurs caractères et leurs traits typiques traditionnels, connus de tous les spectateurs du théâtre de Nohant. De plus, ces poupées animées ont à passer par toutes les aventures et toutes les épreuves habituelles aux pièces de pupazzi de Maurice Sand, jusqu’à un voyage dans un royaume des Balkans ! Ce roman, dont la première partie s’appelle Pierre qui roule et la seconde le Beau Laurence, parut en 1869 et fut dédié au célèbre acteur Berton père. Il ne peut nullement être compté parmi les chefs-d’œuvre de Mme Sand.

La course aux bords de la Creuse par une journée d’hiver fut comme un dernier coup d’épaule dans la création du roman suédois. Les visites de plus en plus fréquentes vers 1855 au théâtre de La Châtre, alors que quelque troupe de province ou des acteurs parisiens en tournée y jouaient, enfin les relations avec divers acteurs, trouvèrent leur écho dans un roman qui parut la même année que l’Homme de Neige, Narcisse. Ce nom n’appartient pourtant nullement à quelque cabotin amoureux de lui-même, c’est le nom d’un modeste restaurateur de province, dont l’établissement se trouve adossé d’un côté au théâtre et de l’autre à un couvent de religieuses. Les habitants de La Châtre n’eurent point tort de reconnaître