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il se passe des choses bizarres. Espérons qu’elles seront amusantes ; je crois, toute réflexion faite, que ce titre plaira mieux. Décidez. N’annoncez pas une peinture de la Suède ni du dix-huitième siècle ; car le cadre réel sera moins étudié que celui de Bois-Doré[1]. J’y ferai de mon mieux ; mais c’est surtout un roman romanesque que je fais cette fois…

Le 8 décembre elle écrit au même :

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Vous êtes bien l’obligeance personnifiée, d’avoir pensé à mes bouquins en dépit des ennuis, des inquiétudes et du mal de tête. Envoyez-moi des ouvrages que vous me citez, ceux que vous me croirez utiles, mon sujet donné. Il me faut une couleur locale de la Dalécarlie au dix-huitième siècle et une couleur historique de la cour, de la ville et de la campagne sous les deux règnes qui précèdent celui de Gustave III. Je ferai bien cette couleur avec les événements ; mais je n’en sais pas le détail, et tout ce que je peux consulter chez moi passe sous silence, ou peu s’en faut, l’affaire des chapeaux et des bonnets.

J’ai les travaux de Marmier publiés dans les vingt-cinq premières années de la Revue des Deux Mondes ; mais ce que je cherche ne s’y trouve pas. Si son Histoire de la Scandinavie ne traite que des temps anciens, elle ne me tirera pas d’affaire. Décidez et faites comme pour vous.

Le 2 janvier 1858, elle lui écrit encore :

…Oui, je vous promets le Château des Étoiles (par parenthèse, il m’amuse beaucoup à griffonner ; est-ce bon signe ?), si ça peut vous être utile, je le promets à vous, pas à d’autres. Si vous quittez, je ne reste pas[2]. Mais vous savez que je serai obligée de vous demander

    faut noter que le « bibliophile Isaac » (le vicomte de Spœlberch) cite à la p. 32 de son Étude bibliographique sur les œuvres de George Sand, le Château des Étoiles, parmi les « ouvrages annoncés qui n’ont jamais paru ». Or, il est évident qu’il ne faut nullement l’inscrire dans ce nombre, ce roman et l’Homme de Neige ne faisant qu’un.

  1. Ce roman parut dans la Presse à la fin de 1857. V. plus loin, chap. xi.
  2. Il faut noter que George Sand rentra par ce roman à la Revue des Deux-Mondes, où ses œuvres ne paraissaient plus depuis 1841. (V. notre vol. III, p. 230-234, 256 et suiv.) Ce rapprochement de l’écrivain avec la revue s’effectua un peu contre le désir de Mme Sand et seulement grâce à ce que Charles-Edmond ayant déjà payé le manuscrit que la Presse ne pouvait payer comptant, il le céda au directeur de la Revue des Deux Mondes. Ce fut donc pour le Château des Étoiles à peu près la même histoire que pour le Château des Désertes en 1851. Mais à partir de 1868 les romans de Mme Sand commen-