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l’Essai sur le principe générateur des révolutions ce que De Maistre pense des écrivains qui adoptent cette devise. »

C. B

Et voici maintenant la réponse de Baudelaire que nous avons retrouvée aussi dans les papiers de Mme Sand :

19 août 1855.
Madame,

J’ai reçu votre excellente lettre le 17. Je ne m’étais donc pas trompé en invoquant votre obligeance. J’ai écrit immédiatement à Mlle Daubrun pour l’instruire de ce que j’avais fait sans la consulter et afin qu’elle sût à qui adresser ses remerciements dans le cas où ces messieurs, grâce à vous, renoueraient directement avec elle. Quant à moi, il est présumable qu’ils ne me rappelleront pas, à cause de la manière un peu brusque et bizarre dont ils ont rompu. Si vous avez quelque nouvelle heureuse ou désagréable, soyez assez bonne, madame, pour m’écrire deux mots. Veuillez agréer avec mes remerciements l’assurance de mes sentiments les plus respectueux.

Ch. Baudelaire.
27, rue de Seine.

Il paraît que les démarches de Baudelaire et de Mme Sand n’aboutirent à rien, car le rôle de « la femme de Bouvière », c’est-à-dire celui de Marianne, la femme de Maître Favilla, fut (comme on le sait par la liste des acteurs mise en tête de cette pièce dans le volume III du Théâtre de George Sand et par ses lettres inédites à son fils), joué non pas par Mlle Daubrun, mais par Mme Marie Laurent, qui, alors, commençait à peine sa si brillante carrière.

C’est encore Bouvière qui, déjà admis à la Comédie-Française, y créa l’année suivante le rôle de Jacques dans le Comme il vous plaira de Shakespeare, adapté par George Sand, ce même Jacques misanthrope pour lequel Mme Sand avait, dès ses plus jeunes années, eu un faible, comme nous le savons, et qu’elle avait toujours considéré comme le prototype d’Alceste. Mme Sand revenait à cette ressemblance entre les deux personnages dans la Préface pour l’édition de sa pièce ; or, dans cette préface elle