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médiaire de M. Damas-Hinard) une demande de secours en faveur du vieux poète Magu, et que l’impératrice lui fît immédiatement remettre mille francs pour qu’elle en fit l’usage le meilleur à ses yeux, soit en les donnant d’emblée au vieux chansonnier, soit en lui faisant une rente mensuelle. C’est à l’impératrice, aussi, que Mme Sand adressa ses pétitions en faveur des enfants et des petits-enfants de Marie Dorval — les Luguet — qui mouraient presque de faim[1], et en faveur du vieux marin, « le père Quiquisolles », qu’elle connut par Poncy, lors de son voyage dans le Midi en 1860. Elle intercéda encore en 1857 auprès de l’impératrice pour faire lever la suspension de la Presse survenue à la suite d’un article d’Alphonse Peyrat. C’était après un troisième avertissement ; les deux premiers lui avaient été attirés par la publication de la Daniella. Or, cette suspension laissait un millier d’ouvriers sans pain et c’est au nom de la charité envers ces malheureux innocents que George Sand fit appel, encore une fois, « au cœur maternel » de Sa Majesté.

Et toutes ces demandes non seulement ne restèrent jamais sans réponse, mais encore elles furent chaque fois le prétexte de maintes amabilités et compliments à l’adresse de Mme Sand de la part de l’impératrice.

C’est ainsi qu’en 1861, en envoyant à Mme Sand une somme d’argent pour le pauvre père QuiquisoUes (mille francs encore), M. Damas-Hinard les accompagnait de la httre suivante :


secrétariat
des commandements
de S. M. l’Impératrice.
Paris, le 11 mai 1861.
Chère madame.

Des circonstances tout à fait indépendantes de ma volonté, ne m’ont pas permis de faire savoir plus tôt à l’impératrice le malheur du brave marin le Père Quiquisolles ainsi que votre charitable intervention en sa faveur. Enfin, ce matin j’ai pu parler, et Sa Majesté a bien voulu me charger de vous adresser la somme ci-jointe (mille francs),

  1. Correspondance, t. IV, p. 110. La lettre du 6 octobre 1857 À S. M. l’Impératrice Eugénie, et la suivante, à la même, du 30 octobre.