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amnistie que vos véritables amis nous promettent, faites que votre générosité soit connue dans nos provinces ; connaissez ce que dit le peuple qui vous a proclamé : « Il voudrait être bon, mais il a de cruels serviteurs et il n’est pas le maître. Notre volonté est méconnue en lui, nous avons voulu qu’il fût tout-puissant, et il ne l’est pas. »

…Je vois là une véritable guerre à la conscience intime, une révoltante persécution que vous ne savez pas et dont vous ne voulez pas.

On insulte, on tente d’avilir ; on exige des flatteries et des promesses de ceux qu’on élargit… Ah ! ce n’est pas ainsi que vous pardonnez, vous, à vos ennemis personnels, et je sais à présent que vous présenter comme tel un homme qu’on veut sauver, c’est assurer sa grâce. Mais je ne peux pas mentir, même pour cela, et cette fois je vous implore pour des hommes qui n’attendent de vous qu’une mesure d’équité et de haute protection contre vos ennemis et les leurs.

Veuillez agréer, prince, l’expression de mon respectueux attachement, et dites sur mon pauvre Berry une parole qui me permette d’y être écoutée quand j’y parlerai de vous selon mon cœur.

George Sand.

Maison du président de la République

service de l’aide de camp.
23 février 1852.
Madame,

J’ai l’honneur de vous prévenir que je me suis empressé de mettre sous les yeux du prince président de la République la lettre que vous m’avez adressée le 20 février… {{droite|Le général de division aide de camp
Signé : Roguet[1].

Paris, le 21 janvier 1852.

Voici maintenant une lettre que Mme Sand écrivit ce même 20 février à Jules Hetzel ; on a mis dans la Correspondance « M. Jules Hetzel, à Paris », quoique dès les premières lignes on puisse voir déjà qu’à ce moment-là Hetzel n’y était point, étant « là-bas », c’est-à-dire à Bruxelles, avec les autres exilés. Et nous

  1. Le comte Christophe-Michel Roguet, fils du général François Roguet, naquit à San-Remo en 1800, fut page de Napoléon ! « ’, polytechnicien, servit en Afrique, puis devint aide de camp de Napoléon III, et, après le coup d’État, général de division et commandant de la maison mihtaire, en décembre 1862, sénateur, et enfin en 1868 grand officier de la Légion d’honneur.