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d’éclat et de couleur, la vie à Nohant de 1848 à 1851. Et tout d’abord, nous y voyons apparaître sous des pseudonymes transparents, sous les noms des personnages des premiers romans de George Sand, et même sous leurs véritables noms, tous les habitants de Nohant et de La Châtre. C’est ainsi que nous y voyons Maurice et ses amis : Eugène (Lambert), Émile (Aucante) et Damien (Manceau). Puis Jacques (la personnification de l’une des multiples faces de George Sand elle-même) et son ami Ralph Brown (Jules Néraud) avec sa femme Indiana (l’autre personnification de l’auteur) et ses deux filles Noémie et Sarah (du roman d’Isidora). Solange y apparaît sous le nom de la comtesse Diane de Noirac ; l’un de ses adorateurs, sous celui de Gérard de Mireville. Nous voyons aussi les deux curés : celui de Nohant (changé en Noirac) et celui de Saint-Chartier (transformé en Saint-Abdon). Marie Caillaud, la jeune servante de Nohant, la favorite de Mme Sand et de Manceau, à laquelle ils enseignaient la lecture et l’écriture, et qu’ils avaient rapprochée d’eux, surtout depuis qu’ils lui avaient découvert un vrai talent dramatique et qu’elle prenait part aux représentations de la Commedia dell’ arte, est nommée Jenny ; le jeune républicain poursuivi, Fulbert Martin, s’appelle Florence Marigny, il se cache à Nohant, nous voulons dire… à Noirac, en qualité de jardinier ; le fermier de Nohant, Camus, s’appelle Cottin. Puis viennent les habitants de La Châtre, à peine dissimulés sous leurs pseudonymes : Charcasseau (Delaveau), Mme Paturon (Châtiron), et son neveu Polyte Chopard (Hippolyte Châtiron), et les paysans de Nohant : Germain (de la Mare au Diable) avec son fils Pierre et sa fiancée Maniche, et les bonnes femmes de Nohant, et les gamins, et jusqu’aux vieux chiens favoris : le petit Marquis, le chien de la cour — Pyrame et Léda, qui ne sont pas oubliés !

L’action se passe tantôt au château, tantôt soi-disant dans le prieuré voisin où sont censés demeurer Maurice et ses amis. (À ce propos, il faut noter que Maurice Sand avait installé son théâtre dans la salle voûtée du rez-de-chaussée de la maison de Nohant, qui portait encore du temps de la grand’mère de George Sand le nom de prieuré.) Tantôt sur la place du village de Noirac, atte-