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formes sociales. Comme nous consacrons tout le chapitre suivant aux relations entre George Sand et Napoléon III, nous ne dirons pas ici ce qu’écrivit Mme Sand sur cette élection. L’article qu’elle écrivit sur cet événement fut l’avant-dernier article politique publié à cette époque. Le dernier fut une Lettre aux modérés, un appel à la miséricorde envers les vaincus, les victimes de la révolution qu’on allait déporter. Cette lettre fut insérée dans l’Événement en novembre 1849. Mais il ne faut pas croire que si George Sand n’écrivait plus dans la presse, elle ne prit aucune part à la politique. À ce moment, comme cela arrive toujours après une défaite, tous les partis se reprochaient réciproquement les faits accomplis, se querellaient, se condamnaient, se défendaient et se séparaient toujours davantage les uns des autres. Entre les émigrés à Londres l’hostilité bouillonnait, ils dépensaient toute leur énergie, toute la force de leurs passions dans des querelles de partis. Ledru-Rollin, Koschut et Mazzini, les républicains purs, firent paraître leur « appel » célèbre à la démocratie. Les « socialistes » leur répondirent. Malgré tout son dévouement pour Mazzini, George Sand resta fidèle à elle-même et à son idéal socialiste, et dans ses lettres à Mazzini, elle discuta ardemment et prit la défense des « socialistes » ou des soi-disant « communistes », en prédisant que l’avenir était à eux, mais en réprouvant toute mise en pratique brusque ou violente de leur doctrine. Et en même temps George Sand continuait à exprimer à Mazzini des sentiments de vénération profonde. Bien plus, comme en 1848 elle avait traduit sa Lettre au Pape, de même en 1849 elle traduisit et munit de commentaires République et Royauté en Italie. Cette traduction parut en 1850. Quant à ses lettres à Mazzini, elles présentent un intérêt extrême, parce qu’elles sont comme une causerie avec cet ami lointain, causerie sans relâche ne laissant dans l’ombre aucune question actuelle. Nous conseillons donc à nos lecteurs de relire tout le volume III de la Correspondance de George Sand où ces lettres se trouvent, elles sont trop longues pour être citées. Il faut seulement se souvenir que toutes ces lettres sont mal datées (nous l’avons prouvé sur