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GEORGE SAND SA VIE ET SES ŒUVRES


CHAPITRE VIII

LA RÉVOLUTION DE 1848[1]


La veille. Mazzini. — Enchantements de la première heure. — Lettres au Peuple, Bulletins de la République, Paroles de Blaise Bonnin et la Cause du Peuple. — Le 15 mai. — Ledru-Rollin, la Commission d’enquête, Jules Favre et Étienne Arago. — Théophile Thoré et la Vraie République. — Louis Blanc et Barbes. — Herzen et Bakounine. — Le Diable aux champs.


Nous avons prouvé dans le chapitre vii de notre volume III combien il était inexact que George Sand ne se fût mise à peindre la douce vie champêtre qu’après sa fuite de Paris, à la suite des sanglantes journées de Juin ; il est tout aussi faux de prétendre qu’elle se soit, tout à coup, immiscée dans les affaires politiques en 1848, et s’en soit aussi subitement détachée et éloignée.

Quelques lignes suffiront pour expliquer les causes qui poussèrent George Sand à consacrer son temps, son travail et son talent au service de la République nouvellement née et pour expliquer non pas tant son horreur devant les événements sanglants de 1848 et 1849, envisagés par elle, comme de malheureux accidents advenus à la révolution, que sa désillusion de la révolution même.

  1. Nous prions avant tout nos lecteurs, en lisant ce chapitre, de se rappeler les mots de Renan que nous avons mis comme épigraphe à notre travail : Le devoir de la critique ne saurait être de regretter que les hommes ne fussent autres qu’ils ne furent, mais d’expliquer ce qu’ils furent. Nous nous permettrons d’y ajouter : le devoir du lecteur équitable ne saurait être d’attribuer au critique toutes les opinions de l’auteur qu’il explique et qu’il tâche de rendre fidèlement.