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sur la noblesse qu’elle avait effleurées dans les lignes précitées de l’Histoire de ma vie. D’autre part le héros en titre est en effet un mystérieux et insaisissable brigand sicilien, surnommé le Justicier d’aventure, ennemi juré de tous les oppresseurs, fils illégitime du prince de Castro Reale (également devenu dans sa vieillesse chef de brigands et surnommé il Destatore ou Celui qui éveille).

Ces deux thèmes s’enchaînent grâce à la circonstance que le duc de Castro a encore un fils légitime de son mariage secret avec la princesse Agathe de Palmarosa qu’il avait séduite par violence jadis. Ce jeune prince Michel a été sauvé des mains des parents d’Agathe, orgueilleux et méchants, et élevé en qualité ce fils par un généreux plébéien, le décorateur Pier Angelo Lavoratori, qu’il vénère comme son père. Emmené par ce dernier à Rome, toujours dans le but de le soustraire à la vengeance de sa parenté haut placée, mais bassement pensante, Michel Lavoratori ou Michel de Castro Reale y est devenu un peintre de talent. Il revient soudain en Sicile, pour y vivre auprès de son père et de sa sœur présomptifs. À peine débarqué, il tombe par hasard sur son pire ennemi, son oncle, le prince cardinal Jeronimo de Palmarosa, et n’échappe que par miracle à une perte certaine. Il tombe dans quantité d’autres mésaventures encore, à cause d’un entraînement irrésistible qu’il éprouve pour la princesse Agathe, dont il ignore l’âge et vers laquelle il se sent attiré par un attrait mystérieux. Tout se débrouille fort heureusement et le héros doublement noble retrouve sa noble mère, grâce aux efforts réunis : du noble plébéien décorateur Pier Angelo ; de son frère non moins noble, le moine Fra Angelo, ex-bandit et partisan de Castro Reale ; d’un troisième plébéien noble, le peintre Magnani ; de la courageuse et archinoble sœur adoptive de Michel, la jeunette Mila ; du triplement noble brigand Piccinino, fils naturel d’un duc et d’une plébéienne, — donc aussi mi-plébéien, — et enfin par ceux d’un seul noble de race, l’ami généreux de la princesse Agathe, le marquis de la Serra, — bref, par les généreux efforts de toute une série de personnes de basse extraction, mais d’une noblesse de sentiments extrême, qui forment autour d’Agathe et de son fils une petite garde de corps.