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et d’autres ont fait entrer dans leurs dictionnaires les uns quelques mots, et les autres des listes entières d’expressions employées par George Sand dans ses romans champêtres. Une attention toute particulière lui fut vouée sous ce rapport par MM. Jaubert et Sachs[1], et de nos jours par le jeune érudit allemand M. Max Born, qui consacra une dissertation au Langage de George Sand dans le roman « les Maîtres sonneurs » [2], — une étude extrêmement approfondie et sérieuse du « matériel lexique et syntaxique » contenu dans cette œuvre, qu’on ne mentionne, selon M. Born, « que trop peu et en passant dans les biographies de George Sand et les histoires de littérature ». Il prouve que même les deux connaisseurs les plus experts en cette matière, le comte Jaubert et M. Sachs, n’avaient nullement épuisé à fond toute la richesse des mots et des particularités de l’idiome donné par George Sand dans les Maîtres sonneurs.

Les Maîtres sonneurs, le moins connu des romans champêtres de George Sand, est donc l’œuvre qui a le plus attiré l’attention des professionnels, musiciens et philologues.

Nous l’analysons ici, dans ce chapitre, quoiqu’il ait paru en 1853 : il fait partie des Veillées du chanvreur,

Parlons à présent de deux œuvres de George Sand publiées en 1846 et 1847, années où parurent la Mare au Diable et François le Champi, mais qui ne leur ressemblent en rien : Tévérino et le Piccinino.

Déjà Julien Schmidt avait signalé que tous les écrivains et poètes romantiques, George Sand plus que tous les autres, ont toujours aimé (à exalter les natures soi-disant « artistiques »,

    du centre de la France ; Sachs, Encyclopddisches Wôrterbuch der franzosischen und deutschen Sprache. 1899. (nebst Anchang 1900).

  1. George Sand pour sa part accorda une attention spéciale à la langue du Berry après avoir pris connaissance du premier ouvrage de M. Jaubert, Vocabulaire du Berry par un amateur de vieux langage (1842). On peut lire son opinion sur ce livre et les observations critiques dénotant une connaissance parfaite des matières dont il traite, dans la lettre de George Sand au comte de Jaubert, de juillet 1843. (Corresp., t. II, p. 269.)
  2. Max Born. Die Sprache George Sands in dem Romane « les Maîtres sonneurs », Berlin, Verlag von E. Ebering, 1901. (Berliner Beitrdge zur germanischen und romanischen Philologie, XXI.)