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À George Sand.
20 août 1851.
Madame,

Voici tout.

J’ai retardé à vous faire cet envoi, espérant encore aller à Nohant. Impossible. J’ai des répétitions à faire. J’en suis aussi triste qu’étonné. Merci de la lettre bienveillante que vous m’avez écrite. Ai-je besoin de vous dire, madame, combien je suis heureux et fier que mon livre ait eu quelque intérêt pour vous. Vous voyez que je vous ai laissé Paul et Virginie intacts. Malheureusement, les étranges pruderies du journal ont coupé bien des nuances nécessaires et dont cependant aucune pudeur ne devait s’offusquer. Me permettrez-vous de vous offrir le livre tel qu’il a été fait, quand il paraîtra dans Yin-octavo prétentieux ?

Mon pauvre père qui continue à être condamné aux travaux forcés demande son pardon de n’avoir pas été à Nohant. Je le lui ai promis, vous voyant déjà si bonne pour moi. Dès votre retour, nous nous mènerons à vous lui et moi, bien dévoués d’esprit et de cœur. Recevez, madame, l’assurance de nos sentiments réunis.

A. Dumas fils.


27 septembre 1851.
Madame,

Il y a cinq semaines passées que M. Falempin a ce que j’avais à vous remettre. Vous ne deviez rien comprendre à mon silence, de même que moi je m’alarmais du vôtre. Je craignais d’avoir involontairement mal rempli ma mission. La lettre que vous avez écrite à Mme Clésinger m’apprend que Falempin seul est coupable. Comment, après cette première faute de s’appeler Falempin devant tout le monde, peut-on en commettre une autre plus grande encore ?

Au petit paquet que j’avais mis dans une boîte, laquelle est enveloppée de papier, puis de toile cirée cousue, une boîte que Pandore n’ouvrirait pas, j’avais joint une lettre où je vous remerciais de votre bienveillance pour moi et de la peine que vous aviez prise de lire mon livre. Je vous remercie de nouveau, madame, car vous devez comprendre combien votre sympathie m’a été et me reste chère et précieuse.

Recevez, madame, l’assurance de mes sentiments bien dévoués.

A. Dumas fils.