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pour gagner ma vie, j’ai repris le cours de mes habitudes tranquilles et retirées…[1].

Mme Sand revient à ce projet des Clésinger d’aller en Russie, dans sa lettre du 15 septembre adressée à Mme Marliani, en ajoutant quelques mots très significatifs sur le compte de Solange.


Nohant, 15 septembre 1848.

… Solange m’écrit qu’elle part le 16 (demain) pour la Russie, sans plus d’explications. Je ne sais s’ils ont des commandes ou la certitude d’en avoir. Ils devaient aller avec Horace Vernet, mais elle daigne si peu m’écrire, que je n’ai point de détails, je n’ai guère de ses nouvelles que quand elle a besoin d’argent. Je crois que jamais son cœur ne fondra et que la Russie convient à cette nature de glace…[2].

Au mois d’avril 1848 Augustine épousa M. de Bertholdi, un homme parfait, Polonais de naissance, et le bonheur de ce ménage fut toujours une source de vraie joie pour Mme Sand. Mme Augustine de Bertholdi séjourna souvent à Nohant avec son mari et plus tard avec son enfant. Sa correspondance avec George Sand, et les lettres de cette dernière à des tiers prouvent qu’elle resta toujours sa seconde fille, aimante et aimée.

M. Charles Duvernet et sa femme aidèrent à verser le cautionnement nécessaire à M. de Bertholdi pour la place de receveur particulier à Ribérac[3]. Un peu auparavant M. Duvernet lui-même y avait été nommé receveur des finances, tous les deux, grâce à l’aide de M. Marc Dufraisse, républicain intransigeant dont Mme Sand avait fait la connaissance par Ledru-Rollin, et surtout grâce à l’influence de son ancien ami de 1835, M. Charles d’Aragon. Lorsque les Duvernet aidèrent Mme Sand à verser ce cautionnement de Bertholdi, elle les remercia en ces termes :

  1. Inédite.
  2. Inédite.
  3. Lettres inédites de George Sand aux Duvernet des 15 août, 7 septembre, 9, 14 et 26 octobre, 12 novembre, 11, 25, 27 et 29 décembre 1848.