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coup. La pantomime d’hier a-t-elle fait danser Dib ? Soyez bien portante, ainsi que les vôtres.

Votre tout dévoué.

À vos chers enfants.

Je vais bien, mais je n’ai pas le courage de quitter ma cheminée un instant[1].

Mercredi, 3 heures et demie[2].

Vos lettres m’ont rendu fort heureux hier. Celle-ci doit vous arriver le jour de l’an même, avec les bonbons d’usage, le stracchino et le coald-cream de Mme de Bonne Chose[3].

J’ai dîné hier chez Mme Marliani et je l’ai menée à l’Odéon voir Agnès[4]. Delacroix m’a envoyé une bonne loge et j’en ai fait hom-

  1. L’autographe de cette lettre se trouve parmi les manuscrits de la Bibliothèque Impériale à Saint-Pétersbourg et y prit place dans les circonstances que voici : En 1859, Mme Nathalie Sobolstchikoff, la femme du directeur de la section d’art de ladite Bibliothèque, se rendant à Paris, feu M. Wladimir Stassow, alors attaché au service de cette section qu’il dirigea lui-même plus tard, lui donna la commission de faire, si cela se pouvait, la connaissance de Mme Sand et de lui demander un autographe de Chopin pour la Bibliothèque Impériale. Mme Sobolstchikoff s’y prêta gracieusement, mais, arrivée à Paris, elle n’y trouva point Mme Sand. Alors Mme Sobolstchikoff écrivit à George Sand et reçut d’elle la réponse que voici, accompagnant la lettre de Chopin et faisant aussi partie de la collection des autographes de la Bibliothèque. La lettre de Chopin avait déjà paru dans le livre de Frédéric Niecks, mais nous la recopions d’après l’original, ainsi que la lettre de Mme Sand, inédite.
    À Madame Nathalie Sobolstchikoff,
    rue de Provence, 32, Paris (biffé).
    à la Bibliothèque Impériale,
    Saint-Pétersbourg (Russie).
    L’estampille porte : La Châtre, 28 mars 1859.
    Le papier est aux initiales de Mme Sand : G. S. en blanc.
    « Je regrette beaucoup, Madame, de vous remercier d’aussi loin. Je vous envoie un petit billet de Chopin, je n’en ai aucun qui soit mieux signé, mais vous pouvez être bien sûre qu’il est authentique.
    « Agréez, madame, l’expression de mes sentiments bien distingués et de ma gratitude pour ceux que vous me témoignez.
    « George Sand. »
    Nohant, 27 mars 1859.
  2. C’était, sans aucun doute, mercredi 30 décembre 1846, parce que le 30 décembre tombait cette année justement un mercredi et le 1 er janvier 1847 un vendredi.
  3. La femme de l’ami de Mme Marliani, M. de Bonnechose, celui qui reçut son dernier soupir en 1850. (V. plus haut, chap. m.)
  4. La tragédie de Ponsard, Agnès de Méranie, écrite en 1846, fut représentée au théâtre de l’Odéon le 22 décembre 1846.