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veut. Il n’y a qu’une chose vraie, certaine, consolante, éternelle : c’est l’accomplissement du devoir. Avec cela on arrive au bout et on s’endort tranquille. Je crois à une récompense après…[1].


Puis elle ajoute, tout d’u coup, que « Chopin n’aime pas Augustine », et elle revient à sa maladie, en disant qu’elle se fait donner des nouvelles de sa santé par Mlle de Rozières, ne pouvant se fier à ses assertions à lui.

Il nous semble que cette lettre par ses réticences mêmes, et son vague voulu n’a point besoin de commentaires. D’autre part on y trouve, bien notées, toutes les causes de la rupture intime accomplie et celles des chagrins qui amenèrent la catastrophe finale l’été suivant.

Enfin le 7 janvier 1847, Mme Sand annonce à Charles Poncy que « les enfants ont décidé de passer l’hiver à la campagne[2] ».

Lorsque tous les invités de Nohant durant les vacances de 1846 eurent quitté le château et qu’il ne resta dans la vaste vieille maison que la famille qui se composait cette année de Solange, Augustine, Maurice et Lambert, Mme Sand pour abréger les longues soirées d’automne reprit ces représentations improvisées dans le genre de la commedia dell’arte, inaugurées pendant le séjour de Chopin et dont il avait été le promoteur. Lui présent, la jeunesse avait dansé, excitée par ses improvisations musicales, des ballets fantastiques. Cet orchestre incomparable manquant, on se mit à jouer des comédies où tous les acteurs devaient improviser un texte, d’après un plan arrêté d’avance.

… Cela ressemblait aux charades que l’on joue en société, — dit George Sand dans son article déjà cité sur les Marionnettes de Nohant, — et qui sont plus ou moins développées, selon l’ensemble et le talent qu’on y apporte. Nous avions débuté par là. Peu à peu le mot de la, charade disparut et l’on joua d’abord des saynètes folles, puis des comédies d’intrigues et d’aventures, puis enfin des drames à événements et émotions.

  1. Inédite.
  2. Inédite.