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plus tard. La veille même du départ de Mme Sand il arrangea chez lui une petite soirée d’adieu, donnée comme toujours dans l’intimité la plus restreinte. George Sand la décrit ainsi dans une lettre inédite à son fils, adressée encore à Guillery : Hier Chopin nous a donné de la musique, des fleurs et des boustifailles chez lui. Il y avait le prince et la princesse Czartoryski, la princesse Sapieha, Delacroix, Louis Blanc, qui a fait des déclarations superbes à Titine, dont Bignat s’est beaucoup moqué. Il y avait aussi d’Arpentigny, Duvernet et sa femme, d’Aure, etc., enfin Pauline et Viardot…[1].

Le 9 mai, déjà à Nohant, Mme Sand écrit à Mme Marliani : Je ne vous demande pas de vos nouvelles, j’en ai tous les jours par un mot de Chopin[2].

À Nohant, George Sand travailla comme toujours assidûment, elle terminait alors sa Lucrezia Floriani. Quant à la jeunesse, elle s’amusait et s’adonnait au sport, Mme Sand dit dans une de ses lettres inédites à Mme Marliani que, « debout au milieu du manège comme un vrai maître d’équitation, elle fait galoper Solange et Augustine… ».

Cette année, Nohant fut visité par la comtesse Laure Czosnowska[3], — amie de Chopin et de sa famille, — par Delatouche, par le comte Savary de Lancosme-Brèves[4], par Eugène Delacroix, professeur de Maurice, par. Eugène Lambert, par Victor de Laprade et Emmanuel Arago, et enfin par Louis Blanc. Comme toujours, on arrangea des parties de plaisir, et on entreprit des excursions dans les environs ; c’est ainsi qu’on alla, au

  1. Inédite.
  2. C’est nous qui soulignons. (Inédite.)
  3. Chopin lui dédia ses trois Mazurkas (op. 63).
  4. Le comte de Lancosme-Brèves, un propriétaire brennois, homme très éclairé et se distinguant par ses opinions généreuses sur les devoirs de la noblesse rurale. C’est lui qui fonda le Cercle hippique de Mézières, afin de développer dans la Brenne infertile et pauvre l’élevage de la race chevaline et de relever par là les ressources de la population. George Sand suivait avec beaucoup de sympathie son activité, aussi bien que les essais du comte d’Aure dans la même direction.