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Que je suis fâché que vos plantations soient finies ; j’aurais voulu que vous ayez quelque chose à faire en sabots et dehors, car malgré le froid et le glissant ici il fait beau. Le ciel est pur et ne s’embrume que pour laisser tomber un peu de neige. J’ai écrit à Grzym. Il m’a écrit, mais nous ne nous sommes pas encore vus. J’étais cependant chez lui, mais il est introuvable. Je sortirai comme toujours porter cette lettre à la Bourse, et avant d’aller chez Mlle de Rozières, qui m’attend à dîner, j’irai voir Mme Marliani que je n’ai vue ni hier, ni avant-hier.’ Je ne suis pas allé non plus chez Mme Doribeaux, car je suis sans beaux habits, ce qui fait que je ne ferai pas des visites inutiles. Mes leçons ne sont pas encore en train. Primo, je viens de recevoir seulement un piano. Secondo, on ne sait pas encore trop que je suis arrivé, et je n’ai eu qu’aujourd’hui seulement quelques visites intéressées. Cela viendra peu à peu, je ne m’en inquiète pas. Mais je m’inquiète de vous savoir quelquefois impatientée, et je mets mon nez à vos pieds pour vous prier de vous armer d’un peu d’indulgence pour les voituriers qui ne vous rapportent pas de réponse de Châteauroux, et pour des choses semblables. À demain. Je vous envoie une lettre pour vous éveiller mieux encore. Je pense qu’il fait matin et que vous êtes dans votre robe de chambre, entourée de vos chers fanfi que je vous prie de vouloir bien embrasser de ma part, ainsi que de me mettre à vos pieds. Pour les fautes d’orthographe, je suis trop paresseux pour voir dans Boiste. Votre momiquement (de momie) vieux.

Ch…

Jean nettoie dans ce moment le salon. Il est fort occupé des glaces et il y met du temps…

Au-dessus de la première page :


Ne souffrez pas, ne souffrez pas.

Disons, pour terminer le récit de ces années 1842-1846, que toutes les autres lettres inédites de Mme Sand, adressées à son frère, à son fils, à Mmes Marliani et de Rozières, que nous ne citons pas, sont également remplies de tendres soucis, de préoccupations maternelles à l’égard de Chopin. Elle est toujours en peine de son confort, de son repos, de ses déjeuners, de son appartement bien chauffé, et en même temps, elle a toujours bien soin d’ajouter : il ne faut pas qu’il sache que je m’occupe de lui. Et tantôt elle déclare qu’elle ne peut se passer de ces préoc-