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des soucis à leur propos, Chopin ayant dû souffrir du froid et de fatigue en route, et elle termine sa lettre par ces mots :

Chopinet doit avoir ma broche de malachite dans ses affaires, qu’il n’oublie pas de me la faire raccommoder… Adieu, adieu, écrivez-moi et portez-vous bien tous les deux[1].

Apprenant par Chopin et par Mme Marliani elle-même combien toutes ses recommandations et tous ses désirs avaient été respectés, Mme Sand s’empresse de remercier toute la famille Marliani pour sa sollicitude à l’égard de Chopin :

Il est si bon et si excellent, notre pauvre cher enfant, qu’il mérite bien qu’on le dorlote un peu. Et il a besoin surtout de l’amitié dont les soins sont le témoignage extérieur. Souvent il s’impatiente contre ces soins, mais l’amitié le touche toujours ; malgré cela avec vous il sera sage, j’espère…

Elle termine sa lettre en priant son amie d’embrasser Enrico, parce qu’il est bien gentil pour Chopin.

Je vous assure que mes deux enfants mâles me manquent beaucoup…[2].

Le 7 novembre elle termine sa lettre, dans laquelle elle disait à son fils de prier Chopin de ne point lui envoyer l’argent qu’il recevrait de Falempin[3], parce qu’elle espérait que l’argent reçu de l’éditeur de Potter lui suffirait[4], par cette locution campagnarde : Nous te bigeons, nous bigeons Chopin.

Le 26 novembre (cette lettre est datée du « 16 novembre » dans le volume II de la Correspondance, mais nous avons déjà

  1. Inédite.
  2. Lettre inédite du 3 novembre 1843.
  3. Voir plus haut, chap. iv.
  4. Ceci paraît être en désaccord complet avec l’assertion de la lettre de Mme Sand à M. de Potter du 15 mai 1845, imprimée dans le tome II de la Correspondance (p. 355) où Mme Sand, ayant appris de source certaine qu’il se vantait d’être en possession d’un ouvrage d’elle, appelle ceci un « mensonge étrange » et déclare que M. de Potter savait « mieux que personne qu’il n’avait pas une ligne d’elle à publier », et que lorsqu’ « il y a un an, il avait publié un ouvrage qui n’était pas d’elle » ce fut une « tentative ou une intention déloyale » et qu’elle n’avait gardé le silence que parce qu’il avait renoncé à cette entreprise frauduleuse ».