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Bonsoir, chère Lolo, Chopin vous dit mille tendresses, il va assez bien et la tranquillité lui réussit cette année mieux que les autres. J’attends Maurice et mon frère dans quinze jours, etc.[1].

Le 2 octobre 1843, Mme Sand écrit toujours à Mme Marliani (la lettre est tronquée dans la Correspondance et nous donnons, en les soulignant, les lignes omises) :

Chère bonne amie, j’arrive d’un petit voyage aux bords de la Creuse, à travers de fort petites montagnes, mais très pittoresques et beaucoup plus impraticables que les Alpes, vu qu’il n’y a guère ni chemins, ni auberges. Chopin a grimpé partout sur son âne, il a couché sur la paille et ne s’est jamais mieux porté que pendant ces hasards et ces fatigues. Mes enfants se sont amusés à courir comme des chevaux en liberté. Enfin nous avons fait une bonne partie pour nous reposer de trois jours et trois nuits de bals et fêtes rustiques, à l’occasion du mariage de Françoise[2].

En septembre 1845, dans une lettre adressée à Maurice, qui séjournait alors à Courtavenel chez Mme Viardot, un peu avant le départ de cette dernière pour Bonn, pour les fêtes données en l’honneur de Beethoven[3], Mme Sand parle d’une autre promenade de ce genre :

Cher Bouli, nous voici revenus de Boussac et des Pierres-Jomâtres, où nous avons été faire un déjeuner monstre avec toute la famille Leroux, ton oncle Polyte, Tortillard[4] ; tous à pied, excepté Solange à cheval et Chopin à âne…

Nous te raconterons tout notre voyage en détail, à présent ce serait trop long. Leroux est très bien établi à Boussac…[5].

  1. Correspondance, t. II, p. 269.
  2. Françoise Meillant, femme de chambre de Mme Sand, s’était remariée en 1843. On voit par la lettre de Mme Sand à Mlle de Rozières de mai 1842 que Chopin appréciait beaucoup cette simple femme et lui faisait de beaux cadeaux, voyant combien elle était attachée à sa maîtresse. George Sand (qui lui dédia Jeanne), dans une autre lettre inédite, adressée à Charles Poncy et datée du 1 er août 1844, dit d’elle que c’est un « ange », que c’est « sa véritable amie », « une amie de cœur », qu’elle est depuis dix-huit ans dans la maison et que Solange avait tenu sur les fonts de baptême l’enfant de son second mariage, né en 1844.
  3. V. plus haut note à la p. 408.
  4. Sobriquet d’Eugène Lambert.
  5. Inédite. Nous avons donné la fin de cette lettre p. 409.